Green

Le froid s'était maintenant totalement installé sur les terres sans faire de différences entre coeur et trèfle. Mais la plaine avait gardé intacte son sol. Costal Quest savait bien que si Eiloupa ou un de ses fervents fans le croisaient ici, il sera dans la mouise car il se trouvait sur leur terre. Il observait avec attention les alentours, écoutant et sentant le moindre danger. Ne voyant personne, il s'aventura d'un pas discret. La plaine était un endroit qui regorgeait d'herbe verte et grasse, envié par tout les chevaux, c'était un vrai régal ! Il ne se fit pas prier : ne voyant personne approcher, il se jeta sur les plantes si appétissantes.

M o n s t e r


Au yeux de Monster, il faisait toujours nuit ...
Une plaine s'étendait à perte de vue. L'herbe y était grasse, le paysage magnifique et toute cette beauté ne pouvait qu'échapper au regard mort de l'étalon. Lui n'avait plus droit de fouler le sol avec fougue ni le droit de voir le monde s'épanouir. Il avait vécu l'enfer et pour y avoir assister et vu la vérité défiler devant ses orbites vides, il avait dû payer le prix fort. Peux lui importait, au fond, Monster restait ce qu'il avait toujours été : un sentiment personnifié qui ne s'éteindrait pas de sitôt. Faisant à peine attention aux alentours, n'appartenant à personne, il foulait le sol de la prairie avec vigueur prêtant à peine attention à la présence d'un autre de ses congénères.

L'étalon arabe entendit arriver l'inconnu. Il ne releva pas tout de suite la tête, essayant d'identifier l'odeur de celui ci. Elle ne ressemblait ni à la saveur amer des trèfles, ni à l'odeur fruitée des coeurs. C'était donc un solitaire, un intrus sur les terres des coeurs, comme lui. Il tourna une oreille dans la direction de l'étalon noire, machant avec application ces herbes croquantes.

-Chalut, toi auchi tu viens profiter du garde-manger de ces laches de coeurs ?

Il avait dit ça sur un ton non chalant, sans aucune prétention et de plus, la bouche pleine ... Mais bon tant pis pour l'image du dominant parfait, c'était un solitaire, il s'en fichait lui des dominants ...

M o n s t e r


Solitaire dans l'âme,
Monster tournait le dos à son acolyte. Il ne connaissait personne en ces terres alors qu'il s'agisse d'un coeur, trèfle, dominant ou solitaire, il n'en avait pas la moindre idée et pas la moindre envie de la savoir non plus. Voilà toute la sagesse inexorable de l'orgueilleux. Mais contrairement à l'autre goinfre, l'étalon noir ne se bafferait pas en terres inconnus. Du moins pas pour l'instant et puis, son envie était loin de celle de déguster une herbe d'une plaine. «Chalut, toi auchi tu viens profiter du garde-manger de ces lâches de coeurs ?» lui lança l'inconnu. L'aveugle esquissa un soupir, se détournant d'un quart, histoire d'être dans l'axe de son congénère. Personne ne remarquais le fait que Monster était aveugle, en fait cela ne se voyait tout simplement pas, alors comme son regard semblait regarder tout et rien à la fois, on pouvait se poser pas mal de question. C'est avec autant de nonchalance qu'il répondit à l'étalon pommelé. «J'erre simplement. Que ce soit les terres des coeurs, des trèfles ou de petits avortons, je m'en bat royalement. De toute façon, je ne pourrais pas reconnaître un endroit d'un autre sous la neige de cette saison». En effet, la neige engloutissait tout, y compris l'odeur particulières que pouvaient avoir certaines terres alors Monster n'était plus doté que de ces camarades arabes pour savoir s'il était en terres hostiles ou non.

«J'erre simplement. Que ce soit les terres des coeurs, des trèfles ou de petits avortons, je m'en bat royalement. De toute façon, je ne pourrais pas reconnaître un endroit d'un autre sous la neige de cette saison».

Costal Quest releva la tête, surpris de la réponse sèche de l'autre entier.

-Woh mon gars, détends toi, profites de la vie. Comment tu t'apelles ?

Costal en profita pour regarder avec plus d'attention son interlocuteur. He bien on avait fait plus chaleureux, mais bon, peut etre cachait il un bon fond ?

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Cacher un bon fond ? Laissez moi rire !
«Woh mon gars, détends toi, profites de la vie. Comment tu t'appelles ?» lui lança son interlocuteur à la robe pommelé. Lui semblait heureux de sa position sociale, heureux de ses gènes, de sa petite vie misérable et quand bien même il serait dominant que cela ne lui ferait pas plus froid dans l'échine. Oh ce petit être là aussi ne valait rien aux yeux morts de l'étalon noir. Alors ce dernier se contenta de lâcher un soupir, de détourner son visage du dominant des trèfles et de répondre aussi dédaigneusement à sa question futile. «Je hais ce que je suis, je suis Monster. Souviens t'en.»

Costal pointa les oreilles vers le curieux entier. Il avala sa dernière bouchée d'herbe et sortit une cigarette de son paquet. Il l'alluma tranquillement.

-Monster, enchanté. Je me me souviendrai de ton prénom, il nest pas banal. Tu fumes ?

Il lui tendit son paquet d'un air amical.

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La banalité est d'un ennui profond pour un monstre.
Soudainement, une odeur de fumée parvint aux naseaux de l'orgueilleux. Il secoua la tête avec dédain. «Monster, enchanté. Je me me souviendrai de ton prénom, il nest pas banal. Tu fumes ?» Tiens donc, un fumeur. Seul les hommes fumaient et encore, il sentaient tous aussi mauvais. Alors comme ça un équidé d'ici serait apte à reproduire l'espèce humaine ? Voilà qui promettait d'être intéressant. Si Monster les poussaient à se battre, alors il pourrait peut-être retrouver la joie certaine qu'il avait connu sur les champs de bataille, en première ligne de division. Ne voyant pas le geste de l'étalon pommelé, il ne put qu'ignorer ce fait. «Là d'où je viens, il n'y que nos maîtres qui fument et encore, cette odeur me répugne, sache le.» Voilà encore un versant hostile que présentait l'animal. Décidément, la fierté et la sociabilité ne s'associait vraiment pas.

L'étalon gris fit une moue perplexe. Qu'entendait-il par maîtres ? Parlait-il des humains qui occupaient les terres il y a quelques années ?

-Hum, excuse moi alors ..

Il tira une dernière bouffée et jetta sa clope qui s'éteignit dans la neige.

-Qui sont ces "maitres" ?

M o n s t e r


Son regard de glace se tourna vers l'étalon gris. Lui devait sûrement trouver son regard étrange puisqu'il ne regardait vraisemblablement personne, il ne le pouvait. «Hum, excuse moi alors .. Qui sont ces "maîtres"» demanda le dominant Trèfle. A croire que personne ne connaissait l'existence des humains sur ces terres, qu'ils n'avaient jamais connu la dominance et la fierté, la gloire d'un champs de bataille. C'est vrai qu'ils n'avaient pas l'air bien dégourdis tous ces petits équidés peuplant ces terres. «Dire que personne ne les connait, les humains... A croire qu'il n'y a que des illettrés ici ! » Monster leur devait tout à ceux qui l'avait sauver des injures et de la prosternation, à ces cavaliers combattants. C'était pour lui une fierté d'avoir été leur compagnon durant un si long périple.

Costal sourit.

-Tu sais, les chevaux trèfles sont les descendants directs des chevaux domestiqués par les humains. C'est pourquoi les trèfles sont tous un peu "noirs". Je ne connais pas personnellement les humains car cela fait des années que l'on en a plus croisés par ici. Mais avant, ma mère m'a dit qu'il y en avait partout !

Tout en parlant, Costal restait intrigué par le regard très mystérieux de Monster. Il semblait hagard, froid et perdu dans les ténèbres. Le jeune étalon frissonna.

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L'étalon pommelé frémit. Tiens, donc, voilà l'impression que lui faisait l'orgueilleux. Voila qui n'avait rien d'étonnant dans le fond. Monster, avide de fierté à son effigie et terrant les autres sous le seuil de incompréhension. On s'en posait des questions en voyant l'animal ; antérieur boiteux, regard perdu cette longue cicatrice reliant son flanc gauche quoique, peu perceptible. En effet, il y avait de quoi frissonner. D'après le dominant trèfles, son troupeau était des direct descendants d'équidés ayant connu les humains. Intéressant. «Parle tant que tu le souhaite, jamais ton troupeau ne sera aussi "noir" que l'humain. Et puis, tu ne m'a pas l'air bien féroce, un vrai petit animal docile qui cherche à tout savoir des autres et qui ne se présente même pas lui même. Tu parles d'une vanité !» répondit sèchement Monster tout en esquissa trois pas dans une direction inconnue. Il n'aimait pas vraiment la compagnie de petit être inférieurs, ou plutôt, la compagnie tout court.

[ Votre sujet m'inspire. Est-ce que je peux m'incruster ? : ) ]

[Ce n'est pas à toi de répondre ?]

Costal Quest resta zen. «Parle tant que tu le souhaite, jamais ton troupeau ne sera aussi "noir" que l'humain. Et puis, tu ne m'a pas l'air bien féroce, un vrai petit animal docile qui cherche à tout savoir des autres et qui ne se présente même pas lui même. Tu parles d'une vanité !»

Costal rattrapa l'entier.

-Toi, tu vas te calmer, je m’efforce d'être un dominant juste et pacifique envers les autres. Tu n'as pas à juger notre façon d'être, nous, les chevaux des trèfles. Nos ancêtres ont eux aussi beaucoup souffert quand ils étaient sous l'emprise des hommes. Je t'interdis de m'insulter car je représente les chevaux des trèfles. Et tu ne peux absolument rien contre nous.

L'étalon gris avait maintenant pivoter face à l’étalon, lui barrant la route. Il avait planté son regard dur dans celui de Monster. Les quatres membres raidis par l'énervement, il ne le montrai absolument pas. Il restait calme et sage, déterminé.

C'est alors qu'il sentit une odeur bien connue dans son dos, mais ne bougea pas.

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«Toi, tu vas te calmer, je m’efforce d'être un dominant juste et pacifique envers les autres. Tu n'as pas à juger notre façon d'être, nous, les chevaux des trèfles. Nos ancêtres ont eux aussi beaucoup souffert quand ils étaient sous l'emprise des hommes. Je t'interdis de m'insulter car je représente les chevaux des trèfles. Et tu ne peux absolument rien contre nous.» lui lança alors le dominant, l'air menaçant et pourtant, tentant d'être aussi calme et serein que possible. L'étalon noir sourit. Par son attitude désinvolte, pas un n'avait finit par s'énerver. Il pouvait donc contrôler à sa guise ce sentiment de noirceur dans le coeur des autre. Voilà qui lui était tout à profit. Prenant une attitude plus digne, l'encolure relevé, son antérieur blessé levé juste au dessus du sol, il paraissait bien plus grand et imposant. Son regard mort s'ajustait dans celui, bien vivant, de l'étalon osant lui tenir tête. Mais c'est qu'il avait sa fierté le petit animal docile. Un vrai soupe au lait. « Mais c'est que ça s'rebelle en plus ! L'arrogance de la jeunesse, je connait bien ça. Et que vas-tu t'imaginer mon petit ? Tes paroles sont bien belles mais je peux bien vous anéantir. Au fond, je n'ai qu'à te tuer et ton troupeau serait démantelé. Il laissa une petite pause et reprit. Mais ce serait bien trop ennuyeux et je n'y gagnerais absolument rien. C'est fou comme les dominants s'emporte vite lorsqu'il s'agit de l'honneur de leur troupeau. » Le large sourire sur les lèvres de Monster montrait bien qu'il avait tout à gagné, rien à perdre. Il avait déjà tout perdu. Et d'un autre côté il se disait aussi qu'étant solitaire, il n'aurait jamais à ressentir de tels sentiments à l'égard des autres. Personne ne le jugeait apte à faire partit d'un clan ou d'un autre, il avait toujours été rejeté, et ce quoi qu'il fasse. Alors ce malaise qui vivait en lui depuis toujours, il le terrait du mieux qu'il le pouvait en dérogeant la conscience des autres. En quelques sortes, Monster rejetait sa frustration sur les autres et jamais un équidé n'avait pu le comprendre.

Ça faisait un petit moment que j'épiais ces deux drôles et je ne pouvait m'empêcher de rire. Cette scène. Cette scène, était tellement pathétique à voir, et les personnages étaient si misérables. Je me croyais renversé dans un film français dramatique dont les acteurs sont de mauvais joueurs. Désormais, je suis sorti de mon trou. Je me dirige, doucement vers eux, arrivant par derrière l'étalon gris. Mon souffle se fait rapide, mes sabots s'enfoncent dans le sol sous la pression de mes membres mutilés et de mon corps, trop lourd à mon goût. « Au fond, je n'ai qu'à te tuer et ton troupeau serait démantelé. » annonce le plus sombre des deux. Alors, d'un rire profondément sincère, je fais remarquer ma présence. Faisant des rondes autour des deux mâles, je ne peux retenir ma langue face à ces propos. « Idiot. Ils n'ont pas besoin de ton aide pour se perdre. » Frénétiquement, je me retourne vers le dominant. « Cependant, s'il te tue, ça m'enlèverait un gros poids. Pour moi, et pour tout le troupeau que tu es censé diriger. » Doucement, je m'approche de son oreille. « Regarde-toi. Trop bon, trop con. Tu ne devrais pas être aussi gentil avec cet inconnu. Impose-toi, montre lui que tu n'es pas un bon à rien. Même si c'est ce que tu es, et tu le sais aussi bien que moi. » Puis je fixe l'autre gars, qui restait planté là. Je le dévisage, de haut en bas.